Constellation Records : Rencontre du 3ème type

Le label indépendant, fondé à Montréal en 1997, a pour but de réconcilier les esthètes mélomanes avec l’industrie du disque, à l’ère d’une vulgarisation 2.0 menée tambour battant par l’ensemble des plate-formes de téléchargement sous l’égide des grand trusts. Estampillée post-rock, ce qualificatif ne semble être qu’un grossier raccourci tant la petite structure du Grand Nord s’emploie à rassembler des univers musicaux aussi éloignés qu’originaux : elle compte parmi ses chefs de file de nombreux O.M.N.I. (Objets Musicaux Non Identifiés), des Silver Mt Zion à feu Vic Chesnutt, en passant par Clues et Godspeed You! Black Emperor. Mais les « stars » de Constellation brillent de leurs plein feux dans une profonde obscurité. Trop peu connus dans nos vertes contrées, ces artistes tournent régulièrement dans des petites salles de l’Hexagone en catimini, dans le respect d’une éthique underground, oscillant constamment entre confidentialité et trop timides coups d’éclat.

Merci professeur !

D’aucuns connaissent peut-être (encore faut-il regarder TV5) cette charmante émission présentée par Bernard Cerquiglini, linguiste renommé, docteur en langue française (et non ès langue française). Celui-ci, sous un air de vergogne et de bonhommie, connaît aussi bien les subtilités de la grammaire que les méandres délicieux de l’orthographe et nous prodigue des leçons simples à retenir. Vous ne connaissez pas le lien entre crétin et chrétien ? Ignorez-vous qu’il n’existe pas de « h » aspiré en français ? Galvaudez-vous la majuscule comme nos voisins anglais ? Accentuez-vous les majuscules ? Monsieur Cerquiglini vous intéressera à tous ces petits détails qui vous conduiront, comme il aime à le dire, à ne plus « craindre d’être un peu puriste, à bon escient du moins ». Depuis bien longtemps déjà, je suis tout excité à chaque fois que j’apprends un nouveau mot, fébrile lorsque je prends mon dictionnaire, émoustillé lorsque je découvre une règle de grammaire jusque-là inconnue, tout esbaudi lorsque je lis bien accordé « ma feue ((En revanche, si l’adjectif...Read More >

Hors du gaullisme, point de salut ?

Nouvelle péripétie des relations houleuses entre l’exécutif et l’Education nationale, le programme du baccalauréat de Littérature de l’an prochain est déjà contesté dans son corpus d’œuvres, sur l’inclusion ou non du troisième tome des Mémoires de guerre du général de Gaulle, Le Salut. Il en va d’une accusation de récupération, comme ont été soupçonnées l’histoire (Guy Môquet, le Moyen Âge recentré sur la Chrétienté…) et les refontes pédagogiques (la maternelle des couches-culottes, la « blague » de la section ES…). A priori, la présence de cet opus dans le corpus d’œuvres, entre Homère et Samuel Beckett, peut être dérangeante. Ecrit a posteriori et non sur le vif, dans une prose classique, latine, certes sobrement élégante, ce récit mi-martial mi-autobiographique défendu par Romain Gary et descendu par Roland Barthes n’est pas consensuel, historiquement comme stylistiquement. Il demeure surtout un support politique, certes brillant, davantage qu’un objet ponctuel et mineur d’étude littéraire : il dépareille donc dans le programme de Littérature, face à des œuvres...Read More >

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