A propos du journal Décloîtrés…

Entretien avec Manon Rescan, co-fondatrice (avec Virgine Brégeon) du journal des 3A expatriés de Sciences Po Rennes, Décloîtrés.

– Présentez-nous en quelques lignes l’ambition du journal Décloîtrés.

Pendant notre troisième année à l’étranger, nous sommes sans cesse confrontés à des réalités étrangères, culturelles, politiques ou sociales. Cette année nous permet de voir au plus près des choses dont on a entendu parler, de confronter certaines idées reçues à la réalité, mais aussi de découvrir certains aspects des pays que l’on visite dont on ignorait l’existence. Décloîtrés permet avant tout de partager ces découvertes et cette confrontation à l’étranger à travers différents types d’articles et différentes rubriques. Elle permet d’emporter le lecteur dans cette découverte tout en étant un moyen pour les élèves, entre eux, d’échanger sur leurs expériences.

– D’où vous est venue l’idée d’un tel projet ?

De l’idée que c’était trop bête de passer un an à l’étranger sans partager nos expériences! Bien sûr, beaucoup écrivent un blog, mais la plupart du temps, ceux-ci s’essoufflent, on publie de moins en moins souvent au fil de l’année et on l’abandonne parfois. Décloîtrés, lui, est régulier, et devient un repère pour les étudiants.
Au départ, nous avions envisagé de publier un blog commun. Mais petit à petit, grâce à l’impulsion et la créativité des étudiants impliqués, nous nous sommes tournés vers un format magazine, lisible en ligne par tous et publié tous les trois mois.
– Pouvez-vous expliquer le titre du journal aux lecteurs qui ne seraient pas familiers avec les locaux de Sciences Po Rennes ?

L’IEP de Rennes est construit au autour d’un « cloître » qui est le symbole de la vie étudiante de l’école. Le journal de l’école s’appelle d’aileurs « Les pieds dans le cloître ». Décloîtrés c’est le journal des étudiants qui ont quitté le cloître pour un an. La symbolique va au-delà : on y parle de tout autre chose que de Sciences Po  et il s’adresse à tous, pas uniquement aux étudiants de Sciences po Rennes.


– Comment vous organisez-vous pour faire fonctionner le journal ? L’organisation est-elle compliquée à gérer ? Quelles sont les principales difficultés rencontrées ?

C’est vrai que ce n’est pas une mince affaire. Réussir à contacter des étudiants dispatchés autour du monde peut paraître très compliqué, mais finalement, Internet nous donne un sacré coup de main! Sur chaque continent, une personne est nommée « correspondante ». c’est elle qui est chargée de contacter par mail tous les étudiants présents sur le même continent qu’elle pour les inviter à écrire, les relancer et récupérer les articles. En amont, nous discutons, Fabien, le rédacteur en chef qui est en stage à Istanbul et moi, coordonnatrice de la rédaction en France (je suis en 4e année, j’étais rédactrice en chef l’an passé et je l’appuie pour gérer le fonctionnement), des sujets qui pourraient être abordés et du thème du dossier du mois.
Avec les correspondants, nous faisons des points réguliers, sur Facebook et par mail. On a parfois de petits « bugs », c’est si facile de « zapper » un mail ou de se tromper dans les pièces jointes. Au sein de l’équipe « technique » avec l’étudiante chargée de la mise en page, on n’échappe pas à quelques prises de tête purement techniques, entre les fichiers qui n’arrivent pas, ceux qui arrivent en double, les photos trop lourdes etc… Mais on apprend au fur et à mesure à s’organiser! On commence à être rodées!
Le plus compliqué demeure je pense de contacter les élèves, de les motiver à écrire, certains sont plus à l’aise que d’autres à écrire, se sentent plus « concernés » que d’autres, mais plus on a de particitation, de pays du monde différents, plus le magazine gagne en diversité et en saveurs! On y travaille!
– Avez-vous des idées de développement dans les mois ou années à venir ? Envisageriez-vous par exemple de créer un journal similaire à Décloîtrés qui regrouperait tous les IEP ?

Notre objectif de l’année est d’imprimer un numéro qui paraîtra en Février et de le distribuer à Rennes, comme une invitation au voyage… Nous sommes une petite équipe à s’en occuper en France depuis septembre. C’est un travail énorme car nous cherchons des annonceurs, un imprimeur, des partenaires etc… Alors pour le moment on s’en tient à ce stade-là! Ensuite, on verra ce que l’avenir et les prochaines équipes réservent à Décloîtrés!

– Un article, récit de voyage, ou album photo qui vous a particulièrement marqué l’année passée ?

Chaque numéro dispose d’un dossier abordant une problématique transversale. Pour ce numéro, on a profité de la mobilisation sur la réforme des retraites pour parler de que qu’on fait après 60 ans ailleurs dans le monde! Chaque fois cette rubrique m’épate car elle ouvre des horizons inconnus. Dans le dossier sur le racisme dans le numéro 2, j’avais découvert la discrimination anti-japonais en Australie, ou anti-Chinois à Singapour.
Ensuite les carnets de voyage sont toujours assez marquants, comme ces filles restées coincées à la frontière entre la Turquie et la Syrie ou, pour ce numéro, le récit de la traversée du continent asiatique en Transsibérien…

Propos recueillis par Agathe Duhamel pour IEP Mag.

Pour découvrir le dernier numéro de Décloîtrés : http://decloitres.wordpress.com



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